Le Gouverneur de la Banque d’Angleterre a participé le lundi 7 décembre à un échange avec les députés européens, en sa qualité de Vice-Président du Comité européen du risque systémique (CERS – ESRB en anglais).
Un point m’a particulièrement frappée, dans ses réponses à mes questions comme à celles de mes collègues, il intervenait à la fois en tant que Président du Financial Stability Board (FSB), rattaché au G 20, mais aussi comme Vice-Président du CERS, organe européen.
La porosité des discussions entre le niveau global et le niveau européen n’est plus à prouver. C’est au niveau global que les Européens doivent défendre leurs intérêts. Et ses origines – Mark Carney est Canadien – montrent que l’Angleterre s’éloigne peut-être de l’UE mais conserve bien une vision mondiale. Cela rend encore plus vertigineux le repli souverainiste des Français.
S’agissant du CERS, le Gouverneur Carney a rendu hommage à la qualité des informations collectées, ce qui donne un levier à l’UE dans les discussions globales.
Interrogé par un député sur le dossier de la réforme structurelle bancaire, Mark Carney n’a fait référence à cette option qu’en complément des « capacités d’absorption des pertes » du type TLAC ou MREL c’est-à-dire les fonds propres et instruments associés de la banque qui seraient utilisés pour éponger les pertes. C’est à travers l’analyse des plans de résolution – la marche à suivre pour régler les problèmes liés à la défaillance d’une banque – que le collège de superviseurs des grandes banques internationales regarde si une décision relative à la structure de la banque serait nécessaire. En bref, il décline l’option d’une séparation automatique et ex ante.
Voir son intervention sur le site du Parlement européen