Réflexion sur la démocratie en Europe
De la Démocratie en Europe… Voir plus loin
En librairie, en France et en Italie, le livre que Mario Monti et Sylvie Goulard ont rédigé ensemble sur la démocratie en Europe.
Les Européens voudraient être aussi forts que si l’Europe était unie, conserver autant de souveraineté nationale que si elle ne l’était pas.
Cette contradiction est devenue intenable. Car, au-delà des dérives de la finance et de l’endettement, la crise a révélé l’ampleur de l’interdépendance et les failles de la démocratie en Europe. D’où l’intérêt de relire Tocqueville. Selon lui, depuis des siècles, la marche vers l’égalité est irrésistible : elle invite à créer, par le libre concours des volontés, une démocratie par le peuple, où les Européens choisiraient ensemble ceux qui les dirigent, et pour le peuple, au service du bien-être de tous.
Ce livre propose de substituer la connaissance de nos intérêts aux instincts plus aveugles, de découvrir les affinités profondes qui lient les Européens, de retrouver confiance. Pour sortir l’Europe de la crise, il faut « voir plus loin ».

Sylvie Goulard è deputata europea e fa parte della commissione per gli Affari economici e monetari. Ha lavorato per il ministero degli Esteri francese e con Romano Prodi, presidente della Commissione europea.
Mario Monti è presidente del Consiglio e senatore a vita. Economista, è stato presidente dell’Università Bocconi e membro della Commissione europea.
30 janvier 2013, Bruxelles, Palais des Beaux-Arts
Après avoir présenté leur livre à Bruegel en décembre Sylvie Goulard et Mario Monti étaient de retour à Bruxelles pour un débat exclusif sur la démocratie en Europe. Une fois la discussion introduite par Guy Verhofstadt, ils ont été rejoints par Daniel Cohn-Bendit et Béatrice Delvaux. Etienne Davignon s’est chargé de la conclusion. Plus d’infos.
9 janvier 2013, Rome, Festival Libri Come,
Présentation du livre De la démocratie en Europe Le 9 janvier 2013, Rome, Festival Libri Come, Parco della Musica à 21 h, Présentation du livre “De la démocratie en Europe” : Sylvie Goulard et Mario Monti ont discuté avec Stefano Folli et Paolo Mie.
9 janvier 2013, le Quirinal
Le Président de la République italienne, Giorgio Napolitano, grand Européen, ancien Président de la Commission constitutionnelle du Parlement européen, nous a fait l’honneur de nous recevoir à l’occasion de la présentation du livre à Rome. Cette rencontre a été l’occasion d’un échange aussi détendu qu’approfondi sur les thèses contenues dans notre ouvrage.
17 novembre 2012, Conférence de Sylvie Goulard et Mario Monti à Università Bocconi à Milan
La salle était comble. Le débat, animé par Ferruccio de Bortoli, le directeur du journal Corriere della Sera et Fedderico Fubini, journaliste économique du même quotidien, a été très vivant comme en atteste la vidéo.
Dans un échange assez amusant, alors que j’expliquais mes réserves face aux propositions tendant à faire des élections européennes le moment où serait choisi le Président de la Commission européenne (issu de la mouvance ayant obtenu la majorité), Mario Monti a cherché à me faire dire que je refusais pour l’Europe “l’étrange majorité” qui est la sienne en Italie. Ce à quoi j’ai répliqué qu’il… n’était pas élu (“ma Lei non è eletto”) ; sous-entendu : il n’avait pas dû faire campagne en se prévalant d’une majorité hétéroclite. A ma courtoise impertinence, il a répondu, non moins courtoisement, merci de me le rappeler. Le fait que le Premier ministre n’ait jamais été élu et soit à la tête d’une majorité d’union nationale est en effet en Italie, un sujet très sensible.
12 novembre 2012, Conférence de Sylvie Goulard et Mario Monti à Paris
Sylvie Goulard et le Président du Conseil Italien Mario Monti ont présenté leur ouvrage commun “DE LA DÉMOCRATIE EN EUROPE. Voir plus loin.”, dans l’amphithéâtre Emile Boutmy de Sciences Po Paris. Plusieurs personnalités politiques ont fait le déplacement ; de nombreux étudiants étaient également présents.
C’est un fragment de la fresque, l’apothéose de St Ignace, de l’Eglise Sant’Ignazio a Campo Marzo, à Rome (construite sur les plans de Carlo Maderno, réalisée par le Jésuite Orazio Grassi). Elle a été peinte par Andrea Pozzo, peintre jésuite (1685).
Ce fragment représente l’Europe ; la fresque comporte aussi des allégories de l’Amérique, l’Asie et l’Afrique.
Sa signification ? Elle nous a plu, telle est la raison de notre choix. C’est un hommage à la beauté, à la culture européenne qui change un peu des « enlèvements d’Europe » inspirés de la mythologie grecque.
- 31 janvier 2013, La Stampa, “Monti, il debito e la nuova Agorà“.
- 30 janvier 2013, Le Soir, “Succès de foule à Bozar pour Mario Monti”.
- 3 décembre 2012, Panorama.it, “La democrazia in Europa: il libro di Mario Monti e Sylvie Goulard”.
- 18 novembre 2012, Libération, “Sur la route de Tocqueville”.
- 13 novembre 2012, La Tribune, “Mario Monti : La crise a révélé un certain déficit démocratique”.
- 13 novembre 2012, Europe 1, “Mario Monti : “L’Europe se construit de crise en crise”.
- 13 novembre 2012, La Croix, “Mario Monti parle d’Europe aux jeunes Français”.
- 13 novembre 2012, Rainews24, “Monti: Non c’è più il direttorio franco-tedesco in Europa”.
- 12 novembre 2012, Le Figaro, “Mario Monti : Les réformes, il faut les faire vite”.
Dans notre livre De la démocratie en Europe[1], Mario Monti et moi-même prenons position, à titre personnel, en faveur de la création à Strasbourg d’une sorte de « Collège de France européen » qui serait conçu comme un centre permanent de débats intellectuels et de formation aux questions européennes. Ce centre serait installé dans les locaux du Parlement européen libérés par le transfert à Bruxelles du siège du Parlement.
Cette proposition appelle quelques précisions, la question du siège du Parlement européen étant en général mal posée. Elle consiste en effet le plus souvent à opposer des arguments qui ne se situent pas au même plan, sans chercher à faire la part de ce qui, dans les deux positions, pourrait être intelligemment combiné.
Les partisans de Strasbourg ont raison d’invoquer l’histoire et le symbole. Rappeler les origines de la construction européenne – la volonté de réconciliation franco-allemande – aide à comprendre le sens profond de l’unification européenne. Cette pédagogie doit être sans cesse renouvelée, notamment pour les populations des pays qui ont rejoint l’UE sur le tard et pour les jeunes générations. Les étudiants d’aujourd’hui sont nés après la chute du mur de Berlin. Les évènements tragiques du XXème siècle leur semblent de plus en plus lointains.
Mais les symboles ne peuvent être assénés, ni défendus à coups de recours devant la Cour de justice. La plus belle réussite de la réconciliation franco-allemande et de l’intégration européenne consiste justement dans la consolidation de la démocratie européenne, dans l’émergence d’un Parlement européen souverain. En Allemagne, après l’unification, c’est le Bundestag qui a choisi la capitale et non l’exécutif qui a contraint l’assemblée parlementaire.
C’est pourquoi de grands acteurs de la relation franco-allemande comme Alfred Grosser ou Dany Cohn-Bendit par exemple, ne sont pas favorables au maintien du siège à Strasbourg.
Les partisans de Bruxelles ont raison de souligner que la transhumance des députés européens nuit à l’image de l’Europe dans l’opinion. Les arguments tirés du coût et de l’efficacité sont légitimes, aussi longtemps qu’ils ne tournent pas au populisme. Certains propos « anti-Strasbourg » relèvent moins de la rationalité économique que d’un ressentiment anti-français ou anti-allemand voire anti-franco-allemand. Il est du reste assez amusant de relever que l’ardeur de certains à rationaliser les coûts s’arrête lorsqu’il est question de déplacer des agences ou autorités qui se trouvent sur le territoire du pays dont ils sont originaires. La création des autorités de supervision financière en a donné un bel exemple : l’idée de déplacer l’autorité bancaire de Londres à Francfort, auprès de la BCE, n’a pas été soutenue par ceux-là mêmes qui crient le plus fort contre Strasbourg.
D’où l’idée d’une démarche qui combine 2 aspects :
- Créer à Strasbourg un centre permanent de pédagogie européenne qui réponde au besoin d’expliquer l’Europe ; les locaux seraient ainsi utilisés intelligemment et la vocation européenne de Strasbourg confortée ;
- Déplacer le siège à Bruxelles en contrepartie du versement de dix années de budget actuellement alloué aux sessions à Strasbourg, pour solde de tout compte, et au profit d’une fondation ayant vocation à organiser ces sessions pédagogiques, ainsi que d’un réexamen du siège de toutes les institutions, agences, autorités, dans une optique de rationalisation.
[1] Flammarion, 2012, La democrazia in Europa, RCS